Tu te souviens, Claudiu Nedelea, nous sommes allés le voir à Turin, en octobre 2000, tu faisais tes études au Ceram/Skéma, à Sophia Antipolis..
Je partage cet article en souvenir de ma Thèse "La Rhétorique de la Passion dans le roman médiéval", qui aura 20 ans ce 27 juin. Un travail authentique, jugé original et moderne, réalisé avec les moyens laborieux de la recherche classique: beaucoup d'ouvrages, de notes, de documentation, de lectures, de réflexion..Internet venait à peine de faire son entrée en France, Google n'existait pas.. J'ai aussi tapé seule mes 460 pages, y compris la numérotation, les notes, l'index.., sur un MacIntosh qui m'avait été prêté, en m'auto-formant. L'Université de Nice m'a aidée pour l'impression des exemplaires à remettre aux membres du jury, et pour le pot de soutenance (le champagne...) -je n'oublierai jamais.. Au milieu des années '90, il y avait très peu de Roumains ici, et leur image était encore bonne. C'est déjà une époque lointaine, dont je me souviens avec une certaine tendresse, malgré mon chemin escarpé..J'avais adapté quelques pages de ma Thèse pour un numéro de la revue Trames, "La psychanalyse face au cancer", et je relis toujours avec la même émotion la présentation que Sanda Geblesco avait faite de moi: "Carmen, c'est la passion qui fait aimer ou haïr au delà de la crainte, le refus des compromissions. C'est l'Orient venu à la rencontre de l'Occident au risque de n'être plus comprise ni par l'un, ni par l'autre...C'est ce regard neuf qu'elle s'autorise à poser sur les concepts, sur les modes intellectuelles, c'est ce pouvoir de création non asservi par les stéréotypes de l'habitude au risque de choquer ou de déranger. C'est lui qui lui a permis l'avancée théorique qu'elle présente ici avec ce "résumé" (résume-t-on une thèse, au sens plein du mot?) qu'elle a bien voulu écrire pour "Trames" et dont nous la remercions."